HOMO CHRISTUS

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V – Entrez dans le Nouveau Paradigme

Vers le nouveau paradigme

« Épopée d’un marathon cosmique »

Le Lion et la Tortue

Connaissez-vous l’histoire du Lion et de la Tortue ? C’est un vieux conte populaire d’Afrique qui dit ceci :

« Quatre défenses d’éléphant, extraordinairement grosses, tellement qu’il fallait deux hommes pour porter chacune d’elles, étaient là comme prix de la lutte à la course. On disait :

• Allons, que tous les animaux courent à qui mieux- Celui qui sera fatigué le dernier recevra l’ivoire.

Beaucoup d’animaux vinrent et coururent à l’envi ; mais ils furent fatigués et abandonnèrent la course, en sorte qu’il ne resta que le lion. Celui-ci se réjouit et dit :

• Le prix m’appartient.

Alors la tortue se leva et dit :

• Pas encore ; nous allons lutter à la course l’un contre l’autre, de façon que je reçoive l’ivoire.
• Le lion s’en détendit, rit et dit :
• Nous ! Comment pourrais-tu lutter à la course ?

La tortue répliqua :

• Tu le verras bien.

Ils coururent, mais la tortue grimpa sur le lion. Celui-ci courut, courut, courut jusqu’à ce qu’il fût fatigué et voulut se reposer. La tortue lui dit :

• Ne te repose pas, sinon je recevrai l’ivoire.

Le lion courut encore ; il courut, courut, courut jusqu’à ce qu’il arrivât de nouveau aux défenses. Complètement fatigué, il fit halte, se tourna et demanda :

• Tortue, où es-tu ?

La tortue répondit derrière lui :

• Il y a longtemps que nous sommes là.

Alors le lion se vit vaincu et lui laissa toute la récompense. »

***

Pourquoi cette histoire ? Je vous la partage car je l’ai découverte via ce que j’appelle un message nocturne. Ces messages me sont parfois donnés quelques secondes avant que je me réveille le matin. Ils sont imprimés sur mon écran mental juste avant mon réveil, alors que je suis à demi-consciente, me laissant juste le temps de les noter sur un carnet que je garde sur ma table de chevet.

Ce message-là disait : « Le Lion et la Tortue. Jésus est la Tortue, qui est le Lion ? ».

Je n’avais jamais entendu parler de ça. Comme à mon habitude dans ces cas-là, je me rends sur Google pour trouver des infos et c’est là que je tombe sur ce conte. Je le lis et, comprenant, je peux alors répondre à la question « qui est le Lion ? »

Dans cette histoire, l’Homme ordinaire est le Lion, attiré par le profit, le gain, la reconnaissance et tout ce qui brille. La Tortue, c’est Jésus, c’est-à-dire, le Christ en nous, la Petite Voix de la sagesse. La Tortue n’a que faire de la récompense et c’est d’ailleurs ce désintérêt total qui la rend naturellement beaucoup plus forte et rusée que le Lion, tellement qu’elle arrive à monter sur son dos pendant la course sans même qu’il ne s’en rende compte, aveuglé par le désir et la fureur de vaincre. La Tortue met le Lion au défi pour le pousser au bout de sa bêtise, mais elle sait déjà que c’est perdu d’avance. Seulement, pour le comprendre, le Lion doit aller jusqu’à l’épuisement. C’est comme ça que l’Homme ordinaire fonctionne ; il a besoin d’essayer encore et encore d’atteindre des buts inatteignables ou vains, ne le satisfaisant qu’un temps, guidé par l’envie, jusqu’à épuisement et jusqu’à s’en rendre malade ou même mourir. Tout but égoïste est vain car il n’en amènera que de nouveaux une fois les précédents atteints. Ces buts n’en ont aucun si ce n’est vous enseigner à ne plus en avoir. Mais ce mode de fonctionnement n’est envisageable que pour celui qui sait désormais qu’il n’est pas seul.

La Tortue, Jésus, le Christ, la Petite Voix, l’Intuition, ou simplement votre Âme, appelez-la comme vous voulez, c’est cette Lumière Intérieure en vous qui sait sans même se poser de question, qui a la foi que tout est pris en charge et qu’aucune lutte ni effort n’est nécessaire pour obtenir ce dont on a besoin, car elle sait qu’ « à celui qui donne tout, tout lui sera donné ». Inutile donc de vouloir amasser ou courir après quoi que ce soit, car, à celui qui a besoin, et qui, tout en recevant donne, qu’il demande et il recevra. Cependant, bien sûr que dans la vie il est possible de gagner des trophées ou d’obtenir tout autre chose si on s’en donne les moyens. Ce n’est pas ce que dit le conte. Ce qu’il dit c’est que ces trophées n’apportent rien de durable car un but en appelle toujours un autre, car ceux-ci sont émis par l’insatiable égo. Seul l’égo a des buts car le pur-Esprit réside dans l’éternelle perfection du présent. Ce conte raconte donc la quête infinie de buts inassouvissables qui finissent par épuiser et tuer l’Homme ordinaire qui ne se réveille pas à ce piège.

La Tortue est donc cette Petite Voix intérieure qui vous souffle chaque jour d’arrêter de courir dans tous les sens ou après des buts, tout en vous accompagnant même si vous décidez de continuer à courir. C’est cette voix qui vous propose de ralentir, de vous poser, de faire le tri, de prendre un instant pour vous, de dormir, d’essayer de faire ou de voir les choses différemment. Vous refusez ? Ok, la Tortue ne vous contredira jamais ni ne vous jugera, mais sachez qu’elle sera toujours sur votre dos, profitant des rayons du soleil, attendant patiemment que vous libériez suffisamment d’espace dans votre tête pour entendre ses légers sifflotements, fascinée par tous les paysages que vous lui offrez à visiter avec vos aventures d’Homme ordinaire borné. Car elle sait qu’un jour, las d’expérimenter dans la souffrance, vous vous arrêterez et vous assoirez sur un banc. La Tortue descendra de votre dos, s’installera à côté de vous et vous demandera, tout en posant une main sur votre épaule :

• Comment vas-tu mon ami ?
• Je suis épuisé… mais, qui es-tu déjà toi ? Et que faisais-tu sur mon dos ? Depuis quand es-tu là ? demanderez-vous,
• Une question à la fois mon cher, nous avons tout notre temps. N’avais-tu pas remarqué que j’étais sur ton dos ?
• Depuis quand es-tu là ? insisterez-vous,
• Je suis là depuis toujours.
• N’as-tu pas honte de m’avoir imposé tout ce poids depuis tout ce temps ?! Tu dois peser au moins, combien, 50 kg à vue de nez. Ne trouves-tu pas que ma vie est assez difficile comme ça ? direz-vous indigné,
• Oh, n’aies point d’inquiétude mon ami, je ne pèse pas un gramme. Tout ce poids dont tu parles ne vient pas de moi, ça, tu peux en être sûr !
• Comment ça, je ne suis pas idiot quand même, je vois bien que tu pèses plusieurs dizaines de kilos ! lâcherez-vous en colère,
• Me permets-tu ? demandera la Tortue en faisant mine de monter sur votre dos, ce qu’elle fera avec votre autorisation et qui vous laissera sans voix.
• Mais c’est vrai que tu ne pèses pas un gramme ! Comment cela est-il possible ? direz-vous joyeusement. Mais si ce n’est pas toi, d’où vient tout ce poids alors ?
• Hum, je ne sais pas.

Après quelques secondes de silence, elle vous dira :

• Mais je me demandais, après quoi cours-tu, d’ailleurs ?
• Après quoi je cours ? Mais je ne cours pas, répondrez- vous interloqué,
• Ah…, mais alors pourquoi es-tu si fatigué si tu ne cours pas ? Je pensais que c’était l’effort de la course qui t’épuisait tant, insistera espièglement la Tortue,
• Bien je ne sais pas justement. Souvent, je suis à bout de souffle et je suis obligé de m’arrêter pour reprendre ma respiration.
• Hum…

Vous resterez tous deux pensifs quelques minutes.

• Je crois que je cherche quelque chose, direz-vous finalement,
• Et que cherches-tu ?
• Je ne sais pas… tu vois, j’ai l’impression qu’il me manque quelque chose mais je ne sais pas quoi, alors… je cherche. Et maintenant que tu le dis, c’est vrai que ça me pousse à m’agiter, comme si je n’avais pas le droit de m’arrêter tant que je n’avais pas trouvé. Ça m’essouffle tu vois, j’ai une pression là sur la poitrine, et c’est de plus en plus lourd. Je dois m’arrêter de plus en plus souvent. Tu vois ce que je veux dire ?
• Hum… Oui tout à fait, dit la Tortue, les yeux pleins d’empathie,
• Ah ça te le fait à toi aussi ? demanderez-vous, le regard plein d’espoir,
• Non pas vraiment, mais je le comprends parce que ça fait des années que je t’observe alors je peux m’imaginer ce que ça fait.

Un nouveau silence. Puis vous reprendrez, désespéré :

• Mais pourquoi je cours comme ça ?
• Ah, donc tu cours maintenant ? vous taquinera la Tortue,
• Arrfff, oui, tu as raison, je crois bien que je cours… mais pourquoi, j’aimerais tant pouvoir être en paix et me débarrasser de ce poids… mais je ne sais pas comment faire. J’ai si peur de ce qui pourrait arriver si je m’arrêtais de courir…

Voyant votre détresse, la Tortue plongera son regard pétillant de sagesse dans le vôtre, prendra vos mains dans les siennes et vous dira :

• Viens mon ami, monte sur mon dos, je vais te montrer…

Le jour où la Tortue descendra de votre dos marquera le jour d’une opportunité pour vous : celui de monter sur le Sien. Ce jour sera probablement un jour de grand épuisement, probablement le plus grand. Et c’est en ce jour d’épuisement total que vous serez forcé de lâcher votre prise car vous n’aurez simplement plus aucune force dans les mains. Vos doigts s’ouvriront un à un et alors que vous penserez tomber dans le néant de votre désespoir, vous entendrez « coucou ». Ce sera la Tortue.

Cette Voix vous proposera de vous laisser tomber en arrière, de tout remettre entre ses mains, et même si cela fait très peur et que vous douterez sûrement, vous le ferez car vous n’aurez plus la force d’un autre choix. C’est ainsi que vous serez rattrapé par des bras bien plus puissants que vous ne l’auriez pensé possible. La Tortue se fera très rassurante et c’est alors qu’elle vous accompagnera dans votre « Mort ». La mort de votre égo apeuré.

Lové dans ses bras puissants, la Tortue vous caressera la joue, vous murmurera de douces mélodies alors que les contractions de votre Renaissance se feront de plus en plus fortes. Mais cette transition n’est pas censée être une étape douloureuse. Elle ne le devient que lorsque vous y résistez.

Lorsque vous serez prêt à lui faire totalement confiance, la Tortue vous prendra par la main et vous guidera vers le Nouveau Paradigme de Paix, de Sécurité et d’Amour après lequel vous courez depuis bien trop longtemps : le Royaume des Cieux en vous.

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